Nombre d’offres d’emploi en hausse, algorithmes donnant plus de chances aux profils atypiques, émergence du « recrutement bienveillant »,… candidats et recruteurs sont-ils sur la bonne voie pour se rencontrer ? Plusieurs études parues à l’automne démontrent que rien n’est aussi simple…
La France se place en Top 2 pour la longueur du recrutement. C’est ce que révèle la dernière étude de Glassdoor. A l’heure actuelle, il faut compter 39 jours en moyenne par recrutement. La France n’est pas un cas isolé mais symptomatique des pays où l’emploi est peu flexible et dans lesquels, les entreprises en ne voulant prendre aucun risque, rallongent les processus.
Selon l’étude RegionsJob, l’exigence des recruteurs est autour des savoir-être : ainsi 80% des entreprises se décident in fine, sur la personnalité d’un candidat. L’étude de France Stratégie descend dans le détail et révèle qu’outre le savoir-être, les entreprises valorisent l’expérience, la polyvalence ou encore la capacité d’adaptation des candidats. Selon les auteurs, ces éléments sont révélateurs d’une gestion des compétences faible. Autrement dit, la difficulté à pouvoir identifier, anticiper et mettre en œuvre une réelle gestion des compétences, conduit les entreprises à choisir des profils sur lesquelles elles peuvent s’appuyer.
Une autre difficulté, technique cette fois, ne favorise pas non plus, les rapprochements : ainsi 60% des entreprises ne disposent pas de version mobile de leur site internet alors que les 2/3 des Français recherchent un emploi depuis leur mobile (Etude RegionsJob)…
Le dernier sondage Ifop pour la Fédération des entreprises de portage salarial (FEPS), révèle que « 50% des actifs seraient prêts à devenir indépendants si des mesures politiques favorables étaient mises en place ». Rejoindre l’entreprise, perçue très souvent, comme le lieu de toutes les pressions, n’est déjà pas le rêve de la moitié des candidats...
Pour ce qui les concerne, ils veulent être en phase avec la culture de l’entreprise. En témoigne le site d’emploi StepStone qui a lancé une étude et s’est aperçu qu’avant de postuler à une offre, les candidats « parcouraient en moyenne une dizaine de sites et plateformes » pour recueillir des informations sur l’entreprise.
Les candidats expriment vouloir être eux-mêmes et se réaliser. Pour cela, ils ont besoin de transparence et de plus de souplesse. Transparence sur les processus de recrutement, les attentes mais aussi sur les moteurs de l’entreprise, souplesse dans les modes de communication et de rencontre avec les recruteurs.
Ainsi les cabinets de recrutement par exemple, veillent à recueillir bon nombre d’informations concernant l’environnement du poste, l’encadrement, les valeurs et la culture de l’entreprise. L’objectif est que la future recrue, pour fournir un bon niveau de performance, se sente à sa place dans son poste.
Et ce n’est pas la génération Z, soit les jeunes nés après 1995, qui reviendront sur ces modes de fonctionnement. Le recrutement devra être pour eux, à la fois « agile, mobile, digital et humain » selon une interview d’Elodie Gentina pour Focus RH. Cette professeur à l’IÉSEG School of Management, l’affirme dans un livre* à paraître en janvier 2018 : « Les Z seront davantage fidèles à leur équipe qu’à leur travail ou à leur entreprise »…
*« La génération Z en entreprise : des Z consommateurs aux Z collaborateurs » par Elodie Gentina et Marie-Eve Delecluse, à paraitre en janvier 2018 chez Dunod.