22 Août 2012

Emploi : les mesures phares du gouvernement

Revue du Web du 22/08/2012 - Capital.fr

 

Face à la montée ininterrompue du chômage, le gouvernement sort ses armes pour redynamiser le marché du travail. A son arsenal, 2 dispositifs phares : les 500.000 "contrats de génération" et les 150.000 "emplois d'avenir". Mais ces mesures sont loin de susciter l'adhésion de tous les économistes.

Emplois d'avenir : des contrats en CDI ou CDD pour les jeunes en difficulté

Ces emplois, subventionnés à hauteur de 75% par l'Etat pendant à 1 à 3 ans, seront réservés aux jeunes âgés de 16 à 25 ans, et cibleront en particulier ceux issus des quartiers en difficulté et des zones rurales, où le chômage est plus important qu'ailleurs. Ils prendront la forme d'un CDD ou d'un CDI et concerneront en grande majorité le secteur public (associations, collectivités…), a détaillé ce matin le Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur BFM TV et RMC.

Le projet de loi concernant ce dispositif sera présenté mercredi 29 août en Conseil des ministres et devrait être examiné par l'Assemblée nationale fin septembre. Le gouvernement espère créer ainsi 100.000 emplois d'avenir dès 2013, et 50.000 en 2014, pour un coût annuel évalué à 1,5 milliard d'euros.

Selon les économistes, l'impact sur l'emploi risque d'être limité, car ces aides entraînent généralement un "effet d'aubaine". Certaines entreprises peuvent profiter du dispositif alors qu'elles auraient de toute façon embauché. Il existe aussi l'effet de substitution. Les postes ainsi créés entraînent alors l'éviction d'autres salariés non concernés par les allègements de charges. Au final, la mesure permettrait de créer 107.300 postes seulement, selon les calculs des économistes de l'OFCE, un institut réputé à gauche.

Contrat de génération : un "tutorat" censé combattre à la fois le chômage des jeunes et des seniors

Le concept : l'entreprise embauche un jeune (probablement de moins de 25 ans) en CDI, et s'engage à maintenir dans l'emploi un salarié senior (de plus de 55 ans), qui sera chargé de l'accompagner et de le former. En contrepartie, la société bénéficie d'une exonération de charges sociales sur ces deux postes.

Les contours de la mesure restent assez flous. En juin, François Hollande avait souligné l'impossibilité d'appliquer la même formule pour chaque entreprise. Les modalités (niveau d'expérience requis, contenu du tutorat…) pourraient donc être différentes suivant chaque branche professionnelle. Le gouvernement compte présenter un projet de loi d'ici la fin de l'année, après négociation avec les partenaires sociaux à partir de septembre.

Les économistes n'ont pas attendu ces précisions pour critiquer la mesure, dont le coût est évalué à 2,25 milliards d'euros par an. L'OFCE, par exemple, anticipe seulement 48.000 à 99.000 créations nettes d'emplois. La fondation IFRAP, étiquetée à droite, parle même de "dispositif symbolique" et craint que son impact soit annihilé par la fin des allègements de charge sur les heures supplémentaires.

Source Capital.fr

À lire aussi :