Cette année, la langue de bois semble avoir déserté la littérature dédiée à la vie professionnelle. Des cadres et des jeunes diplômés qui se rebiffent, des demandeurs d’emploi qui la jouent fine, …, ça décoiffe ! Vous préférez la vidéo ? Voici notre sélection ! Entre cogitations et rires, voici quelques spécimens à savourer sans modération à l’ombre des platanes.
Ça ressemble à un titre de polar et pourtant, c’est le sujet du dernier livre d’Ivan Sainsaulieu qui enseigne à l'Université de Lille 1. Pour ce sociologue, la grogne monte parmi les cadres, anciens « bons élèves rentrés dans le moule » et qui aujourd’hui se remettent en question du fait « d’un divorce entre leur univers cognitif, leurs attentes personnelles et l’offre organisationnelle ». Vous recevez ce message cinq sur cinq ?
« Souvent isolés entre leur direction et les autres salariés, manquant de moyens, les cadres ont souffert d’un sentiment d’impuissance et ont subi sans rien dire. Il en a résulté des risques psychosociaux, et la perte de leur idéal professionnel qui leur permettait pourtant « d’être endurants dans l’épreuve ». A cela viennent s’ajouter des rémunérations inférieures aux attentes, au regard des niveaux de qualification. C’en est trop, la grogne monte. Désormais, les « cadres rebelles » existent ».
« Conflits et résistance au travail » d’Ivan Sainsaulieu aux Presses de Science Po
Dans son essai « La Révolte des premiers de la classe Métiers à la con », le journaliste Jean-Laurent Cassely décortique la quête de sens des jeunes diplômés. Leur rapport au travail est différent de celui de leurs ainés qui ont leurs problèmes, c’est entendu… mais quel avenir vont ils dessiner pour eux-mêmes ?
« Vous vous ennuyez au travail malgré de bonnes études ? Vous vous sentez inutile ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seul. Ceux qu'on appelle encore les « cadres et professions intellectuelles supérieures » n'encadrent plus personne, d'ailleurs ils n'utilisent plus vraiment leur cerveau et sont menacés par le déclassement social. Chez ces anciens premiers de la classe, les défections pleuvent et la révolte gronde. Vous ne les trouverez cependant pas dans la rue à scander des slogans rageurs, mais à la tête de commerces des grands centres urbains : boulangers, restaurateurs, pâtissiers, fromagers, bistrotiers ou brasseurs, derrière leur comptoir et les deux mains dans le concret. Alors, faut-il vraiment passer un C.A.P. cuisine après un bac +5 ? »
« La révolte des premiers de la classe Métiers à la con», de Jean-Laurent Cassely, aux Editions Arkhé
Si vous ne connaissez pas cette chaîne, réparez cette erreur sans tarder ici ! Tout y passe : la réunionite, l’entretien annuel d’évaluation, le Team Building, les objectifs, … le comédien est très bon et la réalisation, très intéressante ! On s’amuse avec finesse mais… ce qui est dit, est dit !