Le secteur de la distribution est parmi ceux qui offrent le plus d'opportunités de carrières en France, et ce, quel que soit le niveau de qualification. Selon la Fédération du Commerce et de la Distribution, le secteur représente 750 000 emplois et plus de 30 000 points de vente : 2 131 hypermarchés, 5 962 supermarchés, 3 952 supermarchés à dominante marques propres, 20 000 magasins de proximité et 3 700 drives, pour un volume d’affaires d'environ 200 milliards d'euros.
Le secteur de la grande distribution proprement dite, est constitué des hypermarchés et entreprises du grand commerce spécialisé. Six groupes se partagent 80% du marché de la grande distribution : Carrefour (1er employeur de France), Auchan, Leclerc, Casino, les Mousquetaires et Système U.
Accélération, globalisation de l’économie et digitalisation
Il y a moins de 10 ans, l’enjeu paraissait assez simple du point de vue des enseignes : se développer localement, puis nationalement et internationalement avec des ouvertures de magasins. Le tout en visant une amélioration graduelle des magasins. Puis la crise est passée par là, avec dans le même temps, la globalisation de l’économie et enfin, le digital. Aujourd’hui, les dirigeants ont conscience que les constantes améliorations de magasin et de l’offre, de l’internationalisation ou du développement digital, risquent de ne pas suffire pour assurer leur pérennité.
Retrouver les chemins de la croissance
Pour créer de la valeur et assurer la pérennité des enseignes, il faut retrouver de la croissance. Or la croissance est liée à l’accélération, au mouvement et à l’agilité. C’est pourquoi, nous assistons au développement de différentes tendances :
Une gestion très dynamique des enseignes (cessions, optimisations, innovations,…)
Une perpétuelle recherche d’inspiration (Advisory Boards, nominations de nouveaux dirigeants,…)
Une mise en place de stratégies agiles et parfois disruptives
L’investissement dans des start-up avec un positionnement d’incubateur. Ce qui permet de garder la main mise sur le business tout en expérimentant.
Les répercussions sur l’emploi
Après une transformation des métiers induite par les nouvelles technologies et les nouveaux modes de consommation, aujourd’hui ce sont les tendances mentionnées ci-dessus qui modifient le paysage de l’emploi.
Au niveau du recrutement des dirigeants d’abord. Ainsi dans la grande distribution, le top management a été renouvelé pour plus de la moitié, ces dernières années. Carrefour, Casino et Auchan en ont été les derniers exemples. Il s’agit pour les groupes, de privilégier des hommes parfois issus d’autres univers, pour rester dans l’innovation et le mouvement et réinventer leur modèle.
Une augmentation des cadres. La part belle est faite au marketing, aux services, à la satisfaction et à la fidélisation de la clientèle, ce qui entraîne « de nouvelles exigences en termes de compétences et de qualifications de la main d’œuvre » selon Catherine de Géry et Enrico Colla, enseignants-chercheurs à Novancia. D’où des affectations plus importantes à des postes de cadres.
Une diversification des types d’emploi. L’arrivée du digital dans la grande distribution en est le point d’orgue, bien entendu mais pas seulement. Le multicanal, de plus en plus généralisé, entraîne également un foisonnement d’emplois nouveaux.
La grande distribution souffre toujours de turn-over alors qu’une grande diversité de métiers s'exercent toujours au sein des magasins, dans les entrepôts ou au siège social. Aux difficultés du turn-over, s’ajoutent encore la tendance ou encore l’apport des nouvelles technologies. Ainsi, si l'hôtesse de caisse est actuellement en perte de vitesse, l'artisan du métier de bouche a le vent en poupe.
Côté salaire, dans les métiers de bouche, comptez de 23 à 26 000 euros bruts annuels pour les juniors jusqu’à + de 35 000 euros pour les plus expérimentés. Du côté des experts produits et managers d’équipes, la moyenne va de 26 et 38 000 de 0 à 3 ans de carrière et jusqu’à + de 50 000 euros au-delà de 8 ans d’expérience.
Enfin, le secteur offre des emplois variés accessibles à tous niveaux de qualification, une majorité de contrats à durée indéterminée (85%) et 50% des postes de cadres sont encore accessibles via la mobilité interne. Ce qui est non négligeable…