Outre ses excellentes performances nationales et à l’exportation, l’agroalimentaire offre à la fois la possibilité de travailler dans des environnements extrêmement variés, une large palette de métiers (plus de 150) et des postes d’encadrement, eux aussi en tension. Le secteur a fortement évolué ces dernières années et avec lui, ses métiers. Focus sur les évolutions en cours.
Les entreprises agroalimentaires sont plutôt bien réparties sur l’ensemble du territoire mais avec une forte concentration près des zones de production agricole et autour des grandes villes : Île de France et Rhône-Alpes et aussi dans les régions dédiées à l’agriculture et au commerce : Nord-Pas-de-Calais, Bretagne, Picardie et Pays de la Loire.
Si les PMI sont majoritaires et appartiennent pour la plupart, à des grands groupes, français ou étrangers, une vingtaine de groupes concernés totalisent le tiers des emplois. Tous les autres postes sont occupés au sein de PME et d’entreprises artisanales.
Les métiers représentés dans l’agroalimentaire sont nombreux : Innovation et R&D, production, qualité (hygiène, sécurité, environnement), contrôle et analyse, logistique, marketing (et commercial) et les fonctions supports.
Cette variété d’environnements et de métiers est un atout pour ce secteur car il ouvre un large champ de possibles en matière d’évolution professionnelle comme de choix de vie.
A l’heure actuelle, une grande partie des métiers en tension sont accessibles aux Bac+2 ou 3 et pour lesquels les débouchés sont énormes (conducteur de ligne, opérateur de production, opérateur logistique, agent de maintenance, technicien de maintenance, ou les métiers de commercial) et d’ailleurs, les formations en alternance proposées pour accéder à ces métiers, sont nombreuses. Mais toutes les fonctions recherchées ne sont pas celles d'exécutants. Face aux mutations, les postes d'encadrement sont eux aussi, en tension et les entreprises recrutent sur des postes d’Ingénieur qualité, Responsable de production, Chef de projet industriel, Ingénieur de recherche, Chef de produit, Directeur qualité, Responsable de laboratoire, Responsable de la supply chain, Responsable comptes clés, Responsable des achats et Directeur commercial.
C’est l’une des questions vitales à l’heure actuelle. Plus que jamais surveillée, la sécurité alimentaire rime avec traçabilité, qualité des denrées, choix et conduite des procédés, environnement et même réassurance des consommateurs. Dans un contexte de production sans cesse accrue, les règles d’hygiène et les audits se multiplient. Ces exigences impactent les modes de travail et les attentes dans certaines fonctions : ingénieurs et responsables qualité, services achat, R&D et logistique.
L’exportation dans le secteur de l’industrie agroalimentaire est en progression constante : Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient et Asie, avec en tête les spiritueux, les vins et champagnes, les produits laitiers, la viande fraîche et le sucre. Parallèlement, le secteur poursuit ses investissements à l’étranger et ils sont en forte croissance depuis dix ans.
Suivant le mouvement des entreprises, de nombreux métiers s’internationalisent. Ce mouvement créé des opportunités pour les profils internationaux de différents secteurs. Ainsi en logistique, il faut pouvoir travailler à l’export et connaître les contraintes logistiques des pays étrangers. Dans les achats, il faut savoir acheter à l’étranger. Les métiers du marketing et du commercial sont très impactés par la nécessité de cibler la clientèle d’autres cultures. Les cadres de la production se déplacent sur les sites de production basés à l’étranger, sur des moyens ou longs termes, pour assurer des installations de sites ou des transferts de technologie. Et ceci sans compter les délocalisations de services : un service marketing peut être situé à Dubaï et une logistique dans le Maghreb. Si le recrutement local est alors privilégié sur de nombreux postes, ce n’est pas le cas pour l’encadrement.
Plus de la moitié des effectifs de l’agroalimentaire travaillent dans la production. Automatisation, diversification des produits et intégration de nouveaux outils de gestion, la production connaît de grands bouleversements amorcés il y a plusieurs années et toujours en cours. Ceux-ci s’accompagnent d’un renforcement du management et donc de recrutements.
Aujourd’hui les ingénieurs en agroalimentaire ou généralistes ayant une expérience en agroalimentaire ont toujours les préférences. Mais dans les groupes, les fonctions évoluent. Ainsi les postes de direction de production évoluent de plus en plus vers des postes de direction technique ou industrielle multi-sites.
Il est utile de surveiller les tendances à venir car elles dessinent le futur de l’agroalimentaire et son impact sur les façons de travailler et la création de nouveaux métiers.
Une étude réalisée par Blezat Consulting, le Crédoc et Deloitte Développement Durable et initiée par le Ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, identifie les tendances de consommation à l'horizon 2025. « Comportements alimentaires en 2025 » a dégagé 16 tendances qui souffleront sur le secteur. Parmi elles, la baisse de consommation de protéines animales, le faire soi-même, la nostalgie de l’authenticité, la recherche de nouvelles occasions de consommation et le consommateur stratège, sont les plus marquantes.
Comment le secteur de l’agroalimentaire s’organisera-t-il pour satisfaire à ces demandes, est encore une question. Mais de nouvelles façons de travailler et de nouveaux métiers pointent déjà…