Revue du Web Rh - 05/09/2012 - IndiceRh.net
Stéphane Poignant du site Indicerh.net fait un bilan des principales évolutions des rémunérations pour 2013 suite à la sortie du guide des salaires 2013, voici cette analyse :
L’outil incontournable pour connaître l’évolution des salaires dans les entreprises françaises en 2012-2013
Des salaires variables en progression avec toujours des écarts hommes / femmes prononcés
Depuis 26 ans, le Guide des Salaires est réalisé à partir d’une grande enquête annuelle étudiant un échantillon représentatif de l’ensemble des entreprises françaises en termes de secteur d’activité, taille d’entreprise, situation géographique, etc.
Les 143 fonctions de l’étude ont été sélectionnées en tenant compte des modes d’organisation des entreprises ou unités qui constituent le tissu économique et social français.
« Cette nouvelle édition du Guide des salaires 2012-2013 montre que la crise, après avoir affecté durement la rémunération variable des commerciaux, commence à atténuer ses effets. En effet, la plupart des entreprises ont pris le parti de revoir à la hausse les rémunérations fixes et surtout variables de leurs salariés, notamment les seniors, pour récompenser et donc fidéliser cette population de commerciaux très volatile.
Concernant les fonctions techniques, la rémunération variable versée a également souvent été plus conséquente. En poursuivant le mouvement initié en 2011, les entreprises ont récompensé les talents, spécialistes de l’amélioration des process et des méthodes d’industrialisation. Les ingénieurs tirent notamment leur épingle du jeu, avec une forte progression de leur rémunération variable», explique Pascal JULIE, éditeur du Guide des salaires.
L’enquête menée au 1er trimestre 2012 a été l’occasion de mesurer pour la 3e année consécutive les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes mais aussi par familles de métiers (marketing, production…) et par secteurs d’activité.
Les grandes tendances des salaires en 2012
1/ Des écarts en progression entre les fonctions de direction
En prenant comme base 100 la rémunération d’un P-DG, on note que l’ensemble des cadres dirigeants voient leur rémunération relative reculer, en dehors du peloton de tête. Voici les plus fortes baisses :
Directeur des ventes export (- 13 points)
Directeur marketing (- 12 points)
Directeur financier (- 10 points)
Directeur des ressources humaines et Directeur informatique (- 9 points)
Le directeur informatique est relégué à la 11e position (il était n°9 en 2011). Le directeur commercial redevient n°4 et précède donc ainsi le directeur marketing (n°5). Le directeur des ventes export recule à la 12e place (7e place en 2011) et rejoint ainsi le niveau de rémunération du directeur des ventes qui occupe cette année la 13e place (progressant d’une place)…
Les femmes représentent 16 % de l’échantillon des postes de « direction générale ». Elles perçoivent une rémunération globale moyenne de 112 050 € (en hausse de + 8 % par rapport à 2011) contre 150 300 € (+ 14 %) pour les dirigeants masculins. Leur rémunération globale est donc inférieure de 25 % à celle perçue par leurs homologues masculins. L’écart observé sur la part variable de rémunération est même de 29% et s’explique par le nombre plus faible de postes élevés occupés par des femmes dans les entreprises.
2/ Commerciaux : le retour des rémunérations variables
Les Directeurs commerciaux sont classés n° 4 dans la hiérarchie des rémunérations, touchant en moyenne seulement 67 % de la rémunération du P-DG alors que l’an dernier, ils percevaient 70 % de la rémunération de celui-ci. Leur rémunération globale médiane s’élève à 101 600 € (+ 6 % par rapport à 2011) grâce à la progression de la part variable perçue (+ 54 %) qui vient contrecarrer la baisse importante enregistrée en 2011.
De même, les ingénieurs commerciaux perçoivent une rémunération globale médiane en progression de 15 % par rapport à 2011 (à 50 820 €), hausse très prononcée qui s’explique par le renforcement du fixe mais aussi du variable (+ 14 %).
Les hommes représentent toujours la majorité (61 %) de l’échantillon de la famille « Commercial, Ventes ». Dans celle-ci, l’écart des rémunérations hommes/femmes est de 29 % (contre 34 % l‘an dernier), au détriment de ces dernières. Elles perçoivent une rémunération globale moyenne de 35 380 € (+ 11 % par rapport à 2011), contre 49 620 € (en hausse de 4 %) pour les hommes. L’écart observé sur la part variable de rémunération des femmes dans la fonction commerciale est encore très élevé avec 51 % contre 59 % observé en 2011.
3/ Les rémunérations côté RH : fortes baisses sur le fixe
Le DRH recule à la 16e place du classement des cadres dirigeants (perdant 4 places par rapport à l’an dernier). Sa rémunération s’établit à 51 % de celle du P-DG (contre 60 % en 2011). Au global, la rémunération du DRH régresse de 6 % à 77 770 € en raison du recul de sa rémunération fixe (- 8 %).
Même si les femmes sont très présentes dans la famille « Ressources humaines » (76 % de l’échantillon), l’écart des rémunérations hommes/femmes s’établit à 22 %, au détriment de ces dernières. Elles perçoivent une rémunération globale moyenne de 45 630 €, contre 58 440 € pour les hommes. L’écart de rémunération le plus important concerne la part variable : les femmes perçoivent encore 28 % de moins que leurs homologues masculins.
Ces baisses de rémunérations se retrouvent dans la plupart des fonctions RH et les juniors sont les plus touchés. Les baisses sont surtout enregistrées sur la rémunération fixe, des hausses sur la part variable versée étant souvent constatées.
4/ Fonctions techniques : renforcement du variable versé
La fonction de directeur informatique continue de descendre dans le classement des cadres dirigeants pour occuper la 11e place en se positionnant à une rémunération équivalente à 55 % de celle du P-DG (contre 64 % en 2011). Ainsi, leur rémunération globale médiane s’élève à 86 330 € (soit une baisse de 1 % par rapport à 2011) pour des titulaires présentant 1 an de moins en âge mais 1 an de plus en ancienneté. À noter : leur rémunération fixe a reculé de 4 %, contrebalançant la hausse de leur part variable (+ 19 %).
Dans l’ensemble du classement, on note que les écarts se creusent entre les rémunérations perçues par les différentes fonctions techniques avec celle du P-DG : - 2 points pour le directeur usine (n° 10 à 57 %), - 3 points pour le directeur logistique (n° 21 à 46 % du P-DG), le directeur technique (n° 18 à 48 %) et le directeur R&D (n° 9 à 58 %), - 6 points enfin pour le directeur production (n° 19 à 48 %).
Néanmoins, en termes de rémunérations, on note que les variables versés sont toujours à la hausse pour de nombreuses fonctions techniques : + 9 % de variable versé en médiane pour le directeur technique, + 14 % pour le Responsable Méthodes, + 16 % pour le directeur R&D, + 20 % pour le directeur industriel, + 34 % pour le directeur qualité et enfin + 48 % pour le directeur d’usine.
Les efforts des entreprises en terme d’’évolutions des rémunérations ont donc porté sur l’amélioration des process, des méthodes d’industrialisation, de production avec une reconnaissance d’objectifs certainement ambitieux mais bien récompensés.
Les hommes représentent la très grande majorité (85 %) de l’échantillon de la famille « Informatique ». Dans celle-ci, l’écart des rémunérations hommes/femmes est faible : 2 %, au détriment de ces dernières. Les femmes perçoivent une rémunération globale moyenne de 47 200 €, contre 48 370 € pour les hommes. Il faut saluer cette année encore l’effort d’égalité salariale en Informatique car l’écart observé sur la rémunération fixe est nul. La différence de rémunérations hommes/femmes se situe donc sur la part variable de rémunération (inférieure de 5 % seulement, nettement mieux que pour la population des commerciaux).
5/ Compétitivité des régions : Ile-de-France, Pays de la Loire et Bretagne en baisse relative
Voici le classement 2012 des aires métropolitaines qu’utilise le Guide des Salaires, en termes de rémunérations :
1. Languedoc, Midi-Pyrénées : toujours leader, cette région progresse peu en valeur absolue ;
2. Bourgogne, Franche-Comté : cette région gagne trois places par rapport à 2011, signant la troisième plus forte hausse de compétitivité cette année ;
3. Ile-de-France : la région capitale perd une place, cette zone connaissant la deuxième plus forte baisse de l’échantillon ;
4. Aquitaine : stable par rapport à 2011 ;
5. Nord, Picardie, Champagne : le Nord gagne trois places au classement, malgré une hausse limitée de sa compétitivité en valeur absolue ;
6. Alsace, Lorraine : l’Est progresse d’un cran ;
7. Auvergne, Limousin : le Massif central chute de quatre places, signant la troisième plus forte baisse de l’échantillon ;
8. Poitou-Charentes, Centre : cette zone grimpe de trois places au classement, grâce à la hausse la plus forte cette année de compétitivité en valeur absolue moyenne.
9. Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur : stable par rapport à 2011 ;
10. Basse et Haute-Normandie : même place qu’en 2011, malgré une hausse relative en valeur absolue ;
11. Bretagne, Pays-De-Loire : lanterne rouge en 2012, l’Ouest perd 5 places et surtout le plus de points en valeur absolue.
Tous les éléments de cette enquête sont publiés dans le Guide des Salaires et son moteur de recherche en ligne, des outils indispensables aux dirigeants d’entreprises et aux directions des ressources humaines.
Le Guide des Salaires propose une lecture directe de tous les niveaux des salaires classés par fonction puis par secteur. Ceci constitue une approche globale pour situer les rémunérations pratiquées par une entreprise avec celles du marché, et constitue donc un support d’aide à la décision et à la négociation salariale.
Les abonnés disposent d’un moteur de recherche performant en ligne sur le sitewww.guide-des-salaires.com pour effectuer des calculs en quelques clics.
Le site permet ainsi aux DRH ou aux dirigeants de l’entreprise, de rechercher ou d’estimer un salaire d’embauche, de calculer une augmentation individuelle et de comparer plusieurs salaires. De plus, ils peuvent personnaliser leurs recherches en enregistrant les profils déjà consultés, ce qui constitue un gain de temps conséquent dans leur travail.
Liens pour les listes des pages fonctions et secteurs :
http://www.guide-des-salaires.com/service.html
http://www.guide-des-salaires.com/secteur.html
Méthodologie de l’enquête
L’enquête s’appuie sur un échantillon d’entreprises françaises représentatives par la taille, le secteur d’activité, la situation géographique… Les 143 fonctions cadres et non cadres ont été sélectionnées en prenant en compte les modes d’organisation d’entreprises ou d’unités qui constituent le tissu économique et social français. Les résultats de l’enquête témoignent d’une réalité des rémunérations pratiquées dans les entreprises en 2011-2012.
L’ensemble des données de rémunération est traité de manière statistique (calculs de médiane, déciles, quartiles, etc.) permettant l’analyse des rémunérations par facteur. L’analyse des données et le traitement statistique sont réalisés par un statisticien diplômé de l’ENSAE. Ce sont ces données, et elles seules, qui constituent la base de référence du Guide et de sa base de données en ligne garantissant, ainsi, une très grande fiabilité des résultats.