Pour trouver un emploi, vous avez mis à jour votre CV et de réflexion en réflexion, vous avez réinventé votre carrière : diplôme(s), expérience(s) professionnelle(s), dates… Votre parcours a gagné en pertinence comme en densité. Et vous avez raison ! Pour mettre votre carrière au point mort, être obligé de changer de secteur d’activité, développer des relations tendues avec votre futur employeur ou encore vous faire licencier pour faute grave, n’hésitez pas à enjoliver votre curriculum vitae. Inventez, soyez créatif ! Mode d’emploi…
Ne comprenant pas le rôle exact d’un cabinet de recrutement (voir notre article sur les cabinets de recrutement), vous avez arrangé des dates, ajouté des références, des recommandations et tout est passé comme une lettre à la poste durant le ou les entretien(s). Aujourd’hui, vous commencez à respirer tranquillement car vous êtes en période d’essai depuis, voyons… ah ! 1 mois quand même ! Vous pensez qu’ « ils » n’y ont vu que du feu ? Aujourd’hui, références et recommandations sont vérifiées systématiquement par les cabinets de recrutement et les sociétés tendent à faire la même chose. Ces vérifications peuvent avoir lieu durant le processus d’embauche mais aussi durant toute la période d’essai, soit 3 mois ou 4, si vous êtes cadre. Sachant que la période d’essai est renouvelable, vous avez de quoi trembler pendant 6 ou 8 mois…
Que risquez-vous ? Tout ! vous retrouver au chômage, peiner à trouver un autre emploi par manque de références, être tenté d’entrer dans une spirale de mensonges… Autant de chances de mettre du plomb dans l’aile de votre carrière !
Si c’est le cas, n’hésitez pas à cacher que vous avez eu un problème avec un précédent employeur, que la boîte que vous aviez créé a en fait, coulé ou encore que votre précédente période d’essai, c’est vous qui l’avez rompue ! Le monde est si petit que vous allez bien, tôt ou tard, croiser un ancien collègue ou un ancien fournisseur qui connaît le fin mot de votre histoire… De là à ce que cette personne soit très liée à votre N+1 ou votre dirigeant, il n’y a qu’un pas…
Vous aviez envie de raser les murs en attendant de passer de l’agroalimentaire à n’importe quel autre secteur, du moment que vous ne connaissez personne ? Et bien c’est fait !
Ça tombe bien car si vous avez carrément menti sur un diplôme ou inventé une expérience professionnelle, vous jouez gros. Une expérience professionnelle ou un diplôme, fictifs, peuvent vous faire vivre une vie d’enfer avant de prendre la porte. La jurisprudence ne favorise pas particulièrement l’entreprise mais lui permet de faire valoir qu’elle s’est fait berner, lorsque c’est le cas. Et en cas de licenciement, vous n’aurez plus qu’à retrouver un travail et des références vous seront demandées…
Un tiers des candidats mentiraient sur leurs diplômes. C’est pourquoi, le 21 janvier 2016, afin de lutter contre cette fraude, le gouvernement annonçait un service public numérique permettant l’attestation de diplômes pour l’ensemble des diplômes nationaux visés par l’Etat. Ce service d'attestation sera opérationnel cette année et concernera tout d’abord, les diplômés du baccalauréat et du BTS de 2016. Il sera ensuite étendu aux diplômes à venir puis, rétroactif afin d’englober les 25 millions de diplômes délivrés depuis l'année 2000.