Vox populi s’est clairement fait entendre. Un coup d’oeil au programme détaillé d’Emmanuel Macron à la rubrique « emploi », donne non seulement la saveur de la sauce à laquelle nous allons être mangés mais révèle que le changement, c’est pour cet été !
Pour comprendre les changements à venir, il faut savoir que la première valeur de notre nouveau président, c’est le travail ! Parce qu’il permet de devenir « celui ou celle que l’on a envie d’être ». Emmanuel Macron croit à l’émancipation par le travail et veut favoriser l’accès aux qualifications et à la montée en compétences.
D’une plus grande ampleur que la loi Travail de Myriam El Khomri, la réforme ne fixera plus que les grandes règles de la loi : salaire minimum, lutte contre les discriminations, durée légale du travail et protection syndicale. Dans les autres domaines, dont la liste est à venir, la signature d’accords d’entreprises ou de branches pourrait permettre de déroger à la loi.
A un moment où gagner sa vie est devenu synonyme de paiement de charges, Emmanuel Macron veut réduire les cotisations payées par les salariés (les fonctionnaires et les indépendants) en supprimant les cotisations chômage et maladie. Par contre, une hausse de la CSG est prévue mais elle devrait être inférieure au montant des cotisations supprimées.
Il veut également exonérer les heures supplémentaires de cotisations sociales mais contrairement à 2007, elles ne seront pas défiscalisées. Ces mesures devraient être votées avec le budget de 2018 afin de voir le jour dès l’année prochaine.
Il y a tout d’abord une double mesure. Remplaçant le CICE, une baisse des cotisations sociales employeurs, est prévue. Par contre, en cas de recours systématique aux contrats courts, les employeurs seront pénalisés : ils devront payer davantage de charges. Ceci invite les employeurs à créer de l’emploi mais aussi des contrats stables.
Emmanuel Macron veut ensuite créer un « droit à l'erreur ». En cas de mauvais paiement d’une entreprise, l'administration ne sera plus dans la sanction immédiate mais dans « l’accompagnement et le conseil » ainsi que l’avait expliqué Emmanuel Macron au JDD, il y a peu.
Enfin, le nouveau président souhaite un plafonnement des dommages et intérêts accordés par les prud'hommes en cas de « licenciement sans cause réelle et sérieuse ». Emmanuel Macron avait tenté de l’inscrire dans sa loi en 2015 mais sans succès.
Toutes ces mesures pourraient également être votées dans le courant de l’automne afin de voir le jour dès l’année prochaine.
Si vous êtes tenté par l’indépendance, c’est peut-être le moment car les mesures annoncées facilitent l’auto-entrepreneuriat. Dans ce régime, les charges seront supprimées la première année et les plafonds seront doublés afin de pouvoir en bénéficier plus longtemps.
Enfin, Emmanuel Macron souhaite supprimer le RSI (Régime Social des Indépendants). Adossés au régime général, les indépendants, en cas de problème, pourront alors bénéficier de l'assurance-chômage.
A la suite de ces premières mesures annoncées dès sa prise de fonction, le nouveau président s’attaquera à une réforme de la formation professionnelle. Aucune date n’est encore fixée. Par contre, il est clair qu’Emmanuel Macron souhaite un renforcement important des droits individuels et du CPF avec de nouvelles possibilités en direction des personnes peu qualifiées.