Le contexte socio-économique actuel a permis de dresser un constat : celui de la fragilité de l'industrie française. En effet, les crises traversées récemment (Covid-19, guerre en Ukraine...) ont montré des relations de dépendance très forte vis-à-vis d'autres pays, avec pour conséquences des risques de pénurie, des difficultés d'approvisionnement et une hausse des prix. Cependant, certaines actions ont été initiées pour relancer le secteur de l'industrie, qui reste malgré tout pourvoyeur d'emplois.
État des lieux.
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L'industrie est un vaste secteur d'activité, qui comprend deux domaines : l’industrie extractive (extraction de produits minéraux) et, le plus important, l’industrie manufacturière (transformation des biens, réparation, installation d’équipements). Cette dernière regroupe différents secteurs d'activité comme l’agroalimentaire, la production de textile, l'industrie chimique ou pharmaceutique, la métallurgie, l’industrie automobile, l'aéronautique ou encore la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques.
La France compte 260 000 entreprises dans l'industrie, dont 90 % de PME et TPE, ce qui représente 3 115 000 emplois directs et 4 500 000 emplois indirects. Les emplois industriels sont répartis de manière homogène sur presque tout le territoire, excepté l'île-de-France (7%) et le Sud (5 à 10 %), davantage tournés vers le tertiaire (services, tourisme). La part de l'industrie dans les exportations françaises est de 74 %.
Après une baisse d'activité et une concurrence internationale forte, l'industrie française a devant elle différents enjeux et défis à relever.
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En réaction, les plans France relance, France 2030 incitent à une relance de la dynamique des relocalisations et de la réindustrialisation. Parmi les mesures prises, figure notamment la baisse des impôts de production pour les entreprises.
Grâce au plan de relance de 2021, les relocalisations ont nettement augmenté, passant de 30 en 2020 à 87 en 2021, une hausse qui s'atténue au premier trimestre 2022. Cette dynamique a permis de booster la création d'emplois de + 4,5 %. De plus, avec 120 créations d'usines nouvelles (176 créations et 56 fermetures), 2021 a également établi un record.
Cette politique de relocalisation influence l'économie et les modes de consommation. Ainsi, près de 9 Français sur 10 affirment leur fort attachement à l’industrie française et au Made in France. En étant plus proche des marchés, l'industrie renforce son agilité tout en agissant sur la réduction des coûts et des délais de transport, la préservation de l'environnement, et, à terme, une fluidité accrue des approvisionnements.
Aujourd'hui, l’industrie manufacturière, qui ne représente plus que 10,1 % du PIB, est nettement en-dessous des 16 % de la moyenne européenne. C'est pourquoi, il est essentiel d'accélérer la transformation digitale et écologique pour que les activités industrielles apportent une véritable valeur ajoutée, tant au niveau du territoire que des exportations.
Si certaines activités industrielles ont disparu en raison notamment de l'automatisation, de nouveaux métiers ont fait leur apparition (data scientist, programmeur industriel, ingénieur cobot, ingénieur en fabrication additive, ingénieur en réalité virtuelle/augmentée...) et les innovations technologiques sont plus que jamais d'actualité pour préserver la compétitivité de l'industrie française.
L'étude menée par la DARES et France Stratégie, « Les métiers en 2030 », souligne l'importance de la recherche et du développement pour contribuer à l'essor de l'industrie, notamment dans des domaines plus technologiques comme les matériels de transport, les produits informatiques ou électroniques, la pharmacie et les équipements d’irradiation médicale, électromédicaux et électrothérapeutiques.
Comme l'ensemble des secteurs d'activité, l'industrie a également bénéficié de la reprise économique en 2021 et continue de recruter.
Dans l’industrie, c'est le secteur du cuir et de la chaussure qui a créé le plus d’emplois en 2021, avec 5513 emplois nets nouveaux dans la maroquinerie. Viennent ensuite les industries alimentaires, avec 5169 emplois nets, puis les équipements électriques, avec 3 245 créations nettes d'emplois (dans l'électroménager, surtout), et l'industrie automobile, avec 1 931 emplois nets.
Selon la dernière enquête BMO de Pôle emploi, l'industrie fait partie des secteurs qui envisagent de recruter le plus en 2022, avec 9,2 %, d'intentions d'embauches, soit une hausse de + 24 % par rapport à 2021, liée à des projets dans la métallurgie, l’équipement électrique, électronique et informatique. Au premier trimestre 2022, cette hausse s'est confirmée avec + 0,1 %, soit 3 100 emplois supplémentaires par rapport au 4e trimestre 2021.
Des postes sont à pourvoir dans la production et la maintenance, tous niveaux confondus. Parmi les métiers particulièrement recherchés figurent les chaudronniers, tôliers, traceurs, serruriers, métalliers, forgerons qualifiés, mais aussi, au niveau opérationnel, des conducteurs de lignes et d'équipement, des régleurs de machines, ou encore des tuyauteurs industriels.
Enfin, avec 70 000 postes encore vacants en mai 2022, l'industrie a encore une belle marge de progression devant elle.